développement comportemental du chiot
Le développement comportemental du chiot s’opère en quatre étapes.
- Avant la naissance, dans le ventre de sa mère, le foetus subit des influences extérieures dès la fin du premier mois de gestation. Une mère équilibrée, convenablement entourée, contribue donc à permettre au chiot de prendre un bon départ dans la vie. A l’inverse, une mère stressée, victime de carences affectives, pourrait avoir des répercussions néfastes sur le chiot.
- De la naissance à la fin de la deuxième semaine, quand le chiot ouvre les paupières, entre dans sa période végétative avec une activité dominée par des influences réflexes. Non encore mature, il se déplace par reptation et s’oriente en recherchant les sources de chaleur, donc sa mère. Au cours de cette phase son système nerveux se développe. La nociception (perception de la douleur) apparaît tardivement. A cet âge, les stimulis destinés à enrichir le milieu sont encore inutiles, le chiot n’ayant besoin que de chaleur et de sécurité. Il est donc recommandé de laisser la mère tranquille avec sa progéniture en veillant à son bien-être et à ce qu’elle s’alimente correctement. En ce qui concerne les chiots, il faut s’assurer du respect de leur sommeil et ne pas les déranger. Les manipulations, à ce stade, non indispensables à l’équilibre comportemental du chiot, peuvent débuter à l’âge de 15 jours, de manière simple et, par exemple, au cours de la pesée.
- De l’ouverture des paupières à la fin du 1er mois, c’est la période de transition, celle où le chiot commence à réagir aux bruits. Cette phase est celle de l’éveil sensoriel du chiot. Il acquiert également les mécanismes de régulation thermique et met en place son immunité. A mesure que ses sens se développent, le chiot va montrer les prémices d’un comportement exploratoire et faire connaissance avec son environnement, matériel et aussi humain. Des premiers contacts humains, en douceur, sont utiles à initier mais les chiots doivent impérativement rester avec leur mère. Pour le développement sensoriel du chiot, il est bon de les placer dans un environnement riche en couleurs.
- Enfin, la période de socialisation, de la 3e à la 12e semaine, est sans doute la plus importante sur un plan comportemental car elle assure l’apprentissage social du chiot. C’est durant cette phase que le travail de l’éleveur est le plus important pour l’avenir comportemental du chiot. Elle est généralement scindée en deux avec une période d’attraction, le chiot, curieux de tout, s’approchant sans peur de toute source de nouveauté, puis une période d’aversion, après la cinquième semaine où, à l’inverse, il se met à craindre la nouveauté. Après une socialisation intra spécifique, à sa propre espèce, le chiot va développer une socialisation interspécifique, à d’autres espèces et notamment à l’espèce humaine. La responsabilité et le rôle de l’éleveur sont primordiaux à cette période car c’est à lui qu’incombe la tâche de bien initier cette socialisation qui devra ensuite être confortée par le nouveau propriétaire. En effet, si la socialisation intra spécifique est indélébile et acquise une fois pour toute, la socialisation interspécifique ne l’est pas et, pour se maintenir, nécessite des «piqûres de rappel» régulières.
Source : La revue technique du chien N°17 février/mars 2011